La ville d'Assouan se situe à la première cataracte, pour les égyptiens de l'antiquité, c'est là que se situait la naissance du Nil.
C'est donc vers 7 h que nous commençons notre journée par prendre un petit bateau à moteur afin de découvrir le temple de Philae.
L'île de Philae, qui abritait le temple d'Isis, a définitivement disparu sous les eaux du lac Nasser. Déjà, la construction du premier barrage par les Anglais, l'avait condamnée à la noyade dix mois par an. Seuls les chapiteaux du temple surnageaient. La promenade, en barque, était très romantique, mais les couleurs de la salle hypostyle ne survécurent pas à ce traitement. Avec la construction du haut barrage, le temple aurait été définitivement englouti sans l'action de l'Unesco. L'organisme international a en effet organisé le démontage de l'édifice bloc par bloc et sa reconstitution sur l'île voisine de l'Agikia.
De petites dimensions, le temple a été conçu comme une ode à Isis et au Nil, créateur de toute chose. La légende raconte qu'Isis avait élu domicile sur l'île pour mieux y pleurer Osiris, son frère et époux, assassiné par Seth. Et c'est là, à Philae, qu'elle retrouva le coeur d'Osiris. La construction du temple et de ses édifices annexes remonte aux trois premiers siècles après J-C. Le culte d'Isis, lui, s'y est maintenu jusqu'à la fermeture du temple en 537 et se transformation en église.
L'édifice sacré est remarquablement conservé. Après le pavillon de Nectanébo, une colonnade mène au premier pylône. Sur ses murs, Ptolémée achève des ennemis, sous l'oeil d'Isis et d'Horus.
Dans la cour centrale, un mammisi, édifié à l'époque romaine, décrit la naissance d'Horus. Après le deuxième pylône, on pénètre dans le coeur du temple d'Isis.
Des graffitis datant de la campagne napoléonienne subsistent sur les murs et en haut des colonnes.
Isis allaitant son fils Horus ; image qui a inspiré les chrétiens pour la représentation de la Vierge et l'enfant Jésus.
Retour à Assouan, où nous prenons le bus jusqu'au haut barrage pour quelques photos du panorama. En chemin, on nous donna quelques explications sur sa construction : le haut barrage mesure 3,6km de long, 11m de haut pour une épaisseur à la base de 980m. Il fournit de l'eau aux terres toutes l'année et, grâce au lac de retenue et à l'usine hydroélectrique, de l'électricité à toute l'Egypte.
Ensuite, petit moment de détente à la maison des senteurs, magasin d'huiles essentielles médicinales, mais aussi d'ambiances et de reproduction de parfums internationaux.
Enfin pour terminer cette matinée bien remplie, direction la carrière de granit rose, où l'on peut voir l'obélisque inachevé.
A un kilomètre du centre-ville et à proximité du cimetière fatimide aux toits arrondis gît, comme un colosse abandonné, l'obélisque inachevé. Encore soudé à la roche dont les ouvriers voulaient l'extraire, il s'impose par ses 1200 tonnes de granit et ses 42 mètres de long. Si une fissure n'avait pas obligé les artisans à interrompre leur ouvrage, l'obélisque aurait été le plus haut du monde.
Les entailles régulières pratiquées sur les roches alentour montrent le procédé employé par les égyptiens :
- Ils prélevaient des carottes de 4m pour vérifier la qualité du granit.
- Ils taillaient le contour au silex ainsi que les détails (sculpture).
- Ils inséraient des coins de bois de sycomore dans ces entailles ; qu'ils gorgeaient d'eau pour faire éclater la roche.
- Ils polissaient la pierre puis faisaient glisser les blocs sur des rampes en pente douce recouverte de limon jusqu'au fleuve.
Chargés sur des navires, ils étaient acheminés vers leur destination finale.
Voilà retour sur notre bateau pour un après-midi de détente sur le pont soleil et baignade dans la piscine, avant de faire une petite ballade en felouque, qui est le petit bateau à voile traditionnelle des égyptiens et ce depuis l'antiquité.
Pour terminer la journée, retour à Philae pour le spectacle son et lumière.
On en apprend des choses....
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