Karnak ou la gloire d'Amon.

Après cette matinée chargée en découverte.
Nous retournons au bateau afin de nous sustenter grâce à un buffet varié puis une petite sieste digestive avant les visites de cette fin de journée.

En route pour Karnak, plus qu'un temple, il s'agit d'un immense complexe mesurant 1.5km de long sur 700m de large tout entier dédié à Amon.

Le temple a essentiellement été construit sous le nouvel empire. Tout au long des 1500 ans où Thèbes fût la capitale de l'Egypte antique, il constitua un chantier permanent. Chaque pharaon voulait en effet bâtir son propre édifice à la gloire du dieu, quitte à détruire ou réutiliser ceux des prédécesseurs.

Karnak se compose de trois parties bien distinctes : celle consacrée à Montou, le dieu de la guerre, au nord (en ruines) ; celle dédiée à Mout, l'épouse d'Amon, au sud ; entre les deux, le grand temple d'Amon.

Nous parcourons une allée bordée de créatures hybrides, des sphinx à tête de bélier, animal sacré d'Amon. Ramsès II, qui fit construire cette allée, est représenté entre les pattes de chaque bélier.

La grande salle hypostyle, avec ses 134 colonnes massives qui s'élèvent vers le ciel, constitue une des merveilles de l'architecture mondiale. La partie nord (à gauche de l'entrée) est consacrée à Séthi Ier, la partie sud à son fils Ramsès II. Les scènes sont similaires : des prêtres portent, en procession, les barques sacrées, le pharaon reçoit sa légitimité d'Amon et écrase, lors de grandes victoires militaires, les ennemis de l'empire égyptien.

L'obélisque, le plus haut d'Egypte mesure 30m et fût érigé par la reine-pharaon Hatchepsout. Elle fit venir le granit rose d'Assouan et fit incruster son sommet de forme pyramidale d'électrum, un alliage d'or et d'argent.

Le lac sacré où les prêtres se baignaient chaque matin, en suivant un rituel extrêmement précis, avant de participer aux cérémonies dans le temple.

Plus petit que Karnak, dont il constitue une sorte d'annexe, le temple de Louxor appelé par les égyptiens le harem méridional d'Amon est aussi, de par son plan architectural, plus simple à aborder et à comprendre.

Il ne servait qu'une fois l'an, lors de la fête de l'Opet. Les statues d'Amon et de Mout quittaient alors le complexe de Karnak dans des barques sacrées, accompagnées par les prêtres, mais aussi par des musiciens, des acrobates et des danseurs. Après un court trajet sur le Nil et/ou l'allée de sphinx reliant les deux temples, la procession pénétrait dans le temple. Les dieux résidaient dans leur demeure de Louxor 24 jours et 24 nuits. C'est là qu'ils enfantaient leur fils Khonsou, perpétuant ainsi l'équilibre du monde.

C'est à Aménophis III que le temple doit l'essentiel de sa structure actuelle.

Ramsès II y fit ajouter :

Une colonnade, une cour à portiques, une salle hypostyle, un sanctuaire et un pylône monumental (24m de hauteur pour 65m de longueur) dont les bas-reliefs chantent sa valeur militaire ainsi que sa victoire sur les tribus hittites à Qadesh, en Syrie. Se pylône étant précédé de deux obélisques et de six statues colossales à son effigie.

Aujourd'hui, devant se pylône, ne subsistent que trois statues à son image et un obélisque solitaire. Son jumeau a été offert à la France par Mohammed Ali en 1830 et érigé place de la concorde.